Le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques recommande d’effectuer deux analyses d’eau annuellement.
Une campagne d’analyse de l’eau potable se tient chaque année en juillet.
Il est aussi possible de faire l’analyse de votre eau potable en dehors de cette campagne. Il est alors nécessaire de joindre les employés de la municipalité afin de réserver les bouteilles requises et de choisir le moment de l’échantillonnage.
Le prélèvement de l'eau
Modes de prélèvement
L’étape d’échantillonnage influence directement la qualité des résultats analytiques obtenus. Des précautions élémentaires sont nécessaires afin de minimiser les risques de contamination et maintenir l’intégrité de l’échantillon.
- Toujours utiliser les contenants fournis par le laboratoire.
- Ne jamais rincer les contenants fournis par le laboratoire, qui contiennent les agents de préservation requis pour les analyses.
- Utiliser des robinets accessibles aux utilisateurs.
- S’assurer que le robinet d’eau froide est utilisé et que le robinet d’eau chaude est bien fermé.
- Éviter l’utilisation de robinets à une seule manette.
- Utiliser des robinets situés à l’intérieur du bâtiment.
- Éviter l’utilisation de robinets extérieurs qui servent au branchement de boyaux d’arrosage.
- Prélever une eau représentative du système de distribution de l’eau potable en utilisant un robinet qui n’est pas branché à un système de traitement individuel.
- Prélever une eau représentative de celle consommée par les usagers lorsque des appareils individuels de traitement sont installés en remplacement d’un traitement central, en utilisant un robinet branché à un système de traitement individuel.
- Enlever tout objet se trouvant sous le bec du robinet comme les aérateurs, grillages, pommes d’arrosage, boyaux; sinon choisir un autre robinet.
- Nettoyer l’extérieur et l’intérieur du bec du robinet à l’aide d’un linge propre à usage unique imbibée d’eau de Javel pour tous les échantillons destinés à une analyse microbiologique.
- Laisser couler l’eau pendant 5 minutes avant de prélever afin de s’assurer que l’eau prélevée est représentative de celle circulant dans le système de distribution.
- Ajuster la pression d’eau du robinet afin d’éviter des éclaboussures et de perdre les agents de préservation à l’intérieur des contenants de prélèvement.
- Toujours utiliser les contenants fournis par le laboratoire.
- Ne jamais rincer les contenants fournis par le laboratoire, qui contiennent les agents de préservation requis pour les analyses.
- Boucher soigneusement et hermétiquement tous les contenants après le prélèvement.
- Refroidir, si possible, les échantillons au réfrigérateur avant l’expédition.
- Remplir adéquatement les formulaires de demande d’analyses appropriés.
- Emballer les échantillons pour éviter les bris ou déversements et utiliser des contenants d’expédition identifiés et adéquats pour le transport des échantillons.
- Conserver les échantillons dans une glacière durant le transport.
- Ne pas congeler.
- Faire parvenir les échantillons dans un laboratoire dans le 48 heures.
Dans le cas des prélèvements d’eau brute, il faut également tenir compte des éléments suivants :
- Prélever l’échantillon à partir d’un robinet d’eau brute situé le plus près possible de la tête du puits.
- Ouvrir le robinet et laisser l’eau couler suffisamment longtemps pour vider la conduite du robinet.
- Vidanger le puits avant le prélèvement afin de retirer l’eau stagnante.
- S’assurer de prélever l’échantillon alors que la pompe du puits est en fonction, de façon à ce que l’eau prélevée soit représentative de l’eau du puits.
En plus de ces précautions générales, tous les échantillons pour analyses microbiologiques doivent toujours être prélevés dans des contenants stériles fournis par le laboratoire, en laissant un espace d’air d’au moins 2,5 cm entre la surface du liquide et le bouchon. Certains principes d’hygiène doivent être respectés lors de la prise de l’échantillon (c.-à-d. éviter de mettre les doigts ou tout autre objet à l’intérieur du goulot et du bouchon du contenant et limiter l’exposition à l’air libre du contenant lors de l’échantillonnage).à
Les indicateurs microbiologiques de l'eau
La majorité des microorganismes pathogènes susceptibles de se trouver dans l’eau proviennent de déjections humaines ou animales. L’analyse des coliformes totaux, des E.coli et des entérocoques sont de bons indicateurs microbiologiques d’une contamination.
Les coliformes totaux sont des bactéries d’origine fécale et environnementale. La plupart des espèces peuvent se trouver naturellement dans le sol et la végétation. Leur présence dans l’eau n’indique généralement pas une contamination fécale ni un risque sanitaire, mais plutôt une infiltration d’eau de surface dans le puits. L’analyse des coliformes totaux permet donc d’obtenir de l’information sur la vulnérabilité possible d’un puits à la pollution de surface.
Limite acceptable < 10 UFC/100 ml.
Escherichia coli (E.coli) est une espèce bactérienne appartenant au groupe des coliformes totaux. Cette bactérie est toujours trouvée dans les matières fécales des animaux à sang chaud, mais, à la différence des coliformes totaux, elle n’est pas présente dans l’environnement et ne colonise pas le biofilm des réseaux de distribution. Escherichia coli est donc un indicateur spécifique d’une contamination fécale et sa présence dans l’eau indique la présence possible de microorganismes pathogènes entériques.
Limite acceptable < 1 UFC/100 ml.
Les bactéries entérocoques sont moins abondantes dans la flore intestinale des humains et des animaux que les coliformes et certaines espèces ne sont pas d’origine fécale. La détection de bactéries entérocoques dans l’eau d’un puits peut indiquer une contamination fécale ou une infiltration d’eau de surface. Il est cependant prudent de considérer la présence de bactéries entérocoques comme un indicateur d’une contamination fécale.
Limite acceptable < 1 UFC/100 ml.
La gastro-entérite est la maladie la plus fréquente associée à l’ingestion d’eau contaminée par des matières fécales. Bien que cette maladie soit souvent bénigne, elle peut parfois avoir des conséquences très graves sur la santé. Ce risque concerne non seulement les membres d’une famille qui consomment l’eau d’un puits, mais aussi tous leurs visiteurs.
La désinfection du puits
La désinfection d’un puits s’effectue de la façon suivante :
- Nettoyer le puits à l’aide d’une puisette pour enlever les matières animales ou végétales.
- Verser dans le puits de l’eau de Javel.
- Mélanger l’eau de Javel avec l’eau du puits et brosser la paroi intérieure. À l’aide d’un tuyau d’arrosage, rincer la paroi intérieure du puits, afin d’assurer un mélange complet du chlore et de l’eau dans tout le puits.
- Ouvrir tous les robinets. Lorsque l’odeur du chlore est perceptible, arrêter la pompe et fermer les robinets.
- Attendre 24 heures avant de faire circuler l’eau dans les tuyaux.
- Faire couler l’eau jusqu’à ce que l’odeur de chlore disparaisse. Ouvrir ensuite tous les robinets pour rincer la tuyauterie.
- Procéder à de nouvelles analyses de l’eau 7 jours suivant la désinfection et 4 semaines plus tard, afin de savoir si l’eau répond aux normes de qualité.
Identifier la source de contamination
La contamination peut être causée par l’épandage de fumier ou d’engrais chimiques, ou par les installations septiques avoisinantes. Vous pouvez contacter un représentant de la direction régionale du ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs de votre territoire afin de trouver une solution appropriée.
Quantité d’eau de Javel pour la désinfection d’un puits
On recommande une concentration de 50 mg/l de chlore libre pour assurer une désinfection efficace d’un puits existant (utiliser une eau de javel à 5 % non parfumée que l’on trouve sur le marché). Pour déterminer les quantités à utiliser en fonction du diamètre et de la profondeur du puits, veuillez cliquer ici.
Un puits de surface est généralement constitué de tuyaux en béton superposés et dont le diamètre est le plus souvent supérieur à 600 mm. Sa profondeur excède rarement neuf mètres.
Un puits tubulaire est foré lorsque la nappe d’eau souterraine est profonde ou lorsque la surface est rocheuse. Il est constitué d’un tuyau d’acier d’un diamètre inférieur à 80 mm et d’une longueur de plus de six mètres.
Sources: AGAT Laboratoires
Liens utiles
Voici des liens vers des publications en lien avec la qualité de l’eau potable produits par l’Agence de santé et des services sociaux de Chaudière-Appalaches :